Une équipe d’archéologues de l’Inrap mène, depuis juillet 2016, une fouille à Langrolay-sur-Rance. Prescrite par la Drac Bretagne, cette fouille couvre une zone de 2,3 hectares à l’emplacement d’un futur lotissement. Sur ce plateau qui domine la Rance, les archéologues viennent de mettre au jour la partie résidentielle (pars urbana) d’un vaste domaine gallo-romain de type villa. Ses thermes ont été retrouvés dans un état de conservation exceptionnel.
Construite selon les modèles standards de l’époque antique, la villa est divisée en plusieurs corps de bâtiments formant un « U » autour d’une cour centrale, bordée sur trois côtés de galeries à colonnades. L’ensemble représente une surface habitable d’environ 1 500 m². Le corps principal, situé au sommet d’un plateau rocheux, bénéficie d’un point de vue remarquable sur la Rance. Le corps secondaire, orienté plein sud, profite d’un ensoleillement permanent. Cet ensemble résidentiel est complété par un bâtiment annexe peut-être utilisé comme écurie. La cour, ainsi que les espaces environnants, étaient probablement aménagés en jardins. Imposante par ses dimensions, la villa de Langrolay a connu des évolutions successives durant l’Antiquité (Ier-IVe siècles de notre ère).
L’importance de cette villa s’incarne aussi dans ses thermes : un luxueux ensemble de bains privatifs, d’environ 400 m2. Celui-ci comprend deux piscines dont l’une est chauffée. Plusieurs pièces bénéficient d’un hypocauste. Les murs et les plafonds des thermes, exceptionnellement conservés, étaient ornés de peintures, notamment des enduits à incrustations de coquillages, caractéristiques d’Armorique. Si des fragments de ce type ont déjà été répertoriés en petites quantités sur une trentaine de sites dans l’Ouest, les fragments de Langrolay constituent aujourd’hui une collection sans précédent qui permet de mieux connaître ce style ornemental développé à partir du IIIe siècle. Un spécialiste s’attache déjà à en reconstituer le décor.
Vue ulm des thermes : © Hervé Paitier, Inrap