Un banquet vieux de 2800 ans figé sur les parois d’une tombe dans la la cité antique de Cumes

Deux fois plus grande que Pompéi, la cité antique de Cumes est située à 25 km à l’ouest de Naples, sur la côte de la mer tyrrhénienne en face de l’île d’Ischia, dans le Parc archéologique des Champs Phlégréens. Les historiens antiques la considéraient comme la plus ancienne colonie grecque établie en Occident. Elle fut fondée dans la seconde moitié du VIIIe siècle avant J.-C. par des Grecs venus d’Eubée et prospéra rapidement de façon pérenne.

Depuis quelques années, les chercheurs français s’intéressent plus particulièrement à une zone où se trouvent à la fois un sanctuaire grec, des routes et une nécropole. Parmi les centaines de sépultures antiques fouillées depuis 2001, ils ont mis au jour une série de tombeaux voûtés construits en tuf, une roche volcanique locale. Jusque-là certaines tombes étaient simplement peintes en rouge ou blanc mais les chercheurs ont découvert, au mois de juin 2018, une tombe à l’exceptionnel décor figuré. Un serviteur nu apportant une cruche de vin et un vase est encore visible ; quant aux convives servis, ils devaient être représentés sur les parois latérales. Il est aussi possible de distinguer d’autres éléments ayant trait au banquet. Outre la très bonne conservation des enduits et des pigments restants, un tel décor est rare pour une tombe de cette période, le thème étant pour le moins « démodé » car en vogue un ou deux siècles plus tôt. Cette découverte permet aussi de retracer l’évolution artistique du site.

Afin de préserver la fresque, les archéologues l’ont prélevée ainsi que les fragments retrouvés au sol pour tenter de reconstituer le décor, tel un puzzle.

Ces fouilles ont été réalisées avec le soutien financier du Ministère de l’Europe et des affaires étrangères, de l’École française de Rome et de la Fondation du Collège de France. Les recherches se déroulent dans le cadre d’une concession du Ministère pour les biens et activités culturels italien en collaboration avec le Parc archéologique des Champs Phlégréens.

Source et photo : CNRS