Quelle place pour les cités-jardins dans les villes du XXIè siècle ? Ce concept qui a marqué l’évolution du logement populaire durant l’entre-deux-guerres à l’échelle locale, nationale, européenne et mondiale, peut-il proposer un modèle pour l’habitat futur ? La question sera au centre du Colloque international « Des cités-jardins pour le 21è siècle » qu’accueille Suresnes les 23 et 24 juin 2022. Organisé par l’Association régionale des Cités-jardins d’Île-de-France, à l’occasion de son 10è anniversaire, ce colloque réunira 60 intervenants (chercheurs, habitants, collectivités, architectes) représentant 11 pays et plus de 20 cités-jardins. L’occasion de mettre en perspective les différentes dimensions d’un patrimoine commun : les cités-jardins d’Île-de-France, les premières cités-jardins anglaises (Letchworth et Hampstead), deux cités-jardins classées patrimoine mondial de l’Unesco (la cité Frugès de Le Corbusier et la cité du fer à cheval à Berlin) et d’autres cités plus confidentielles mais possédant un intérêt patrimonial, culturel, social ou touristique.
En France, Henri Sellier, Maire de Suresnes de 1919 à 1941 et Président de l’Office public d’Habitations à bon marché de la Seine, fut à l’origine de l’implantation des quinze cités-jardins créées autour de Paris, dont neuf subsistent aujourd’hui. Avec ses 3100 logements, ses équipements publics variés, celle de Suresnes fut le véritable laboratoire d’un urbanisme social à échelle humaine. Les cités-jardins sont confrontées aujourd’hui, pour beaucoup d’entre elles, à la pression foncière et au renouvellement urbain. Réhabilitée de 1983 à 1996, la cité-jardins de Suresnes a été, avec celle de Stains, une des premières à bénéficier d’une protection. Les efforts pour la préserver ont été salués par l’attribution du label Patrimoine d’intérêt régional en 2018 et vont se poursuivre puisque la ville de Suresnes et Hauts-de-Seine Habitat vont lancer une réhabilitation décennale de la cité-jardins.