Édifié entre 1601 et 1607 par l’architecte wurtembergeois Heinrich Schikhardt, le temple Saint-Martin de Montbéliard serait le plus ancien temple protestant conservé en France. Classé au titre des Monuments historiques, il fait l’objet d’un vaste chantier de restauration depuis 2001 et, dernièrement, d’un projet d’installation de chauffage nécessitant un suivi de travaux par l’Inrap. En dépit du caractère limité des ouvertures réalisées, cette opération a permis d’appréhender les vestiges de l’église médiévale Saint-Martin et de diverses structures liées à la construction du temple. Le plan de l’église a pu être projeté : une nef unique, orientée est-sud-est – ouest-nord-ouest, longue de 22 m et large de 9 m, ouvrait à l’est sur un chœur large de 6 m et long de plus de 5,50 m. Deux inhumations ont été partiellement mises au jour dans l’église et trois autres le long du mur sud du temple (soit à l’extérieur de l’église). Ces dernières faisaient partie du cimetière de l’église, fermé et transféré en 1542. L’opération a également permis de documenter le chantier de construction du temple. Le sol en galets a été recouvert par un sol en terre battu et il a été transpercé par des trous pour écoperches, d’un diamètre de 0,50 m et d’une profondeur de 0,70 m environ, le long de la face interne des murs nord, ouest et sud du temple. Des aires de gâchage ont été dispersées à l’intérieur de l’édifice. Enfin, préalablement à l’installation du sol dallé du temple, un remblai épais d’une quarantaine de centimètres a été disposé sur le sol de l’église et l’arase de ses murs. Ce remblai a livré de nombreux fragments de tuiles vernissées de couleur variées, en pointe de diamant ; il s’agit sans doute des déchets liés à la couverture initiale du temple.
Aménagement : ACEPU (Association Cultuelle Eglise Protestante Unie) – Paroisse Saint-Martin
Contrôle scientifique : Service régional de l’archéologie (Direction régionale des affaires culturelles de Bourgogne – Franche-Comté)
Recherche archéologique : Inrap
Responsable scientifique : Adrien Vuillemin, Inrap
Photo : vue du mur sud de l’église dont le parement interne présentant des traces d’incendie a été recouvert d’un enduit de mortier. © A. Vuillemin, Inrap