L’histoire de la paroisse de Saint-M’Hervé remonte au Moyen-Âge, et des éléments documentaires la concernant datent du XIIIe siècle. Mais l’église Saint-Éloi que nous voyons aujourd’hui est beaucoup plus récente : elle fut construite à partir de 1845, puis consacrée le 2 août 1856 par Monseigneur Saint-Marc.
Plusieurs édifices successifs
L’église où se réuniront à nouveau les Saint-M’Hervéens quand le chantier sera achevé est l’uvre de l’architecte Jean-Marie Anger de la Loriais, à qui l’on doit de nombreux autres édifices religieux bretons, à Bazouges-la-Pérouse, à Trévérien, à Sougéal, à Ercé-près-Liffré… L’édifice médiéval, dont le seigneur supérieur était le baron de Vitré, a disparu depuis longtemps. On dit que l’on pouvait y admirer un autel remarquable, dédié à saint Jacques, puis aux Cinq Plaies de Notre-Seigneur. La dernière version de l’église, avant l’état actuel, semble dater du XVIe siècle et aurait disposé d’une chapelle réservée aux seigneurs de la Ville-Cuite. Devant l’église, on note un calvaire, lui aussi du XIXe siècle, réalisé par le sculpteur Hernot.
Troisième phase de restauration
L’édifice se présente sous forme d’un grand rectangle dont l’espace est réparti en trois nefs de style néo-roman se terminant par une abside. Les travaux actuels consistent en la réfection des enduits inté-trieurs et des badigeons. Il s’agit de la troisième phase d’une opération globale qui avait commencé par la restauration du clocher, puis s’était poursuivie par la remise en état des maçonneries extérieures. Avant le début du chantier, les murs étaient recouverts d’un vieil enduit qui s’était dégradé avec le temps et noirci avec la fumée des cierges. Les restaurateurs ont choisi d’utiliser, ici, les chaux BCB.
La technique mise en uvre
Les nouveaux enduits des murs ont été réalisés en plusieurs étapes : d’abord, après piquetage et élimination de l’ancien enduit, on procède à une phase d’accrochage qui permet de faire l’interface entre l’enduit proprement dit et le support. Le choix de la chaux a été fait en fonction de la dureté de ce support : en effet, plus on s’éloigne de la structure du mur, plus il est nécessaire de travailler sur la souplesse afin de gérer les différentes températures et les variations hygrométriques. On commence donc avec une chaux plus dure pour le support, puis on utilise une chaux plus souple pour la surface. C’est ainsi que les restaurateurs ont commencé par appliquer la chaux Tradical 55, avant de dresser par-dessus, en corps d’enduit, la Tradical 70 : c’est ce produit qui permet d’obtenir un support bien plan en absorbant toutes les différences de niveau. Ensuite, on le griffe pour qu’il accepte aisément la dernière couche, réalisée avec la chaux Tradical 80 mêlée à du sable local.
La restauration des voûtes
Le plafond et les voûtes sont originellement constitués de lattis avec des quenouilles en terre, enrobé d’une finition terre et badigeon de chaux. Contrairement à ce qui a été réalisé en bas, tout n’a pas été piqueté et déblayé, il s’agit ici d’une restauration a minima. L’intrados de la voûte est recouvert d’un enduit constitué d’un mélange de plâtre et de chaux. Celui-ci est lissé et légèrement gratté en joints afin de reproduire un effet de matière évoquant des briques. n
S. V.
Les acteurs du chantier
Maîtrise d’ouvrage : Mairie de Saint-M’Hervé (avec le soutien financier de la Région Bretagne, du conseil général d’Ille-et-Vilaine, et de la Fondation du Patrimoine)
Maîtrise d’uvre : Ylex Architecture
Économiste : Cabinet Dubois
Contrôle technique : Veritas
Maçonneries : Joubrel
Charpente Bois : Ateliers Perrault Frères
Couverture : Hériau
Beffroi et cloches : Cornille-Havard
Vitraux : Helmbold
Fabricant chaux : Balthazar et Cotte Bâtiment