L’intervention sur l’étage de la rose qui commence, marque le début de la dernière phase de restauration de la façade occidentale de la cathédrale de Reims et vient achever les travaux menés, depuis une trentaine d’années sur cette façade, par l’Etat – ministère de la Culture et de la Communication. Cette restauration concerne l’une des parties de la façade qui, avec le portail Nord, a le plus souffert de l’incendie du 19 septembre 1914. Après avoir détruit la toiture et entraîné l’effondrement des voûtes, l’incendie, provoqué par un bombardement, s’était étendu à un échafaudage en bois qui se trouvait autour de la tour Nord-Ouest, détruisant partiellement la moitié nord de cette élévation.
Dès le début de ces premières campagnes de restauration qui ont aussi intéressé le portail du bras nord du transept, une doctrine ou un schéma directeur s’est établi au sein des comités scientifiques, sur le parti de restauration de la statuaire, point le plus délicat à traiter. Trois types d’intervention ont été menées. Sur les parties basses, les copies des statues en pierres reconstituées ont été privilégiées, avec éventuellement des compléments restitués. Sur la partie supérieure ont été privilégiées les copies en pierre, avec restitution des parties disparues ou même des créations pour repeupler la galerie des rois. A l’étage médian, celui de la rose, les deux types d’intervention pouvaient se mêler en privilégiant si possible la solution de l’étage inférieur. Des dérogations ont été apportées, au cas par cas, avec des copies en pierre en taille directe. Les préconisations du comité scientifique ont apporté une orientation très précise sur le traitement des différentes statues, le mode de restauration des vitraux et sur le type de protection à mettre en place. La restauration de l’étage de la rose conserve une cicatrice au niveau des voussures qui témoignera du souvenir de la guerre.
La statuaire
Pour la statuaire, plusieurs types de copies sont prescrits :
– Copies en pierre reconstituées
– Copies en pierre en taille directe avec restitution des parties manquantes
– Copies en pierre en taille directe en respectant un aspect ruiniforme
– Restauration de statues conservées en place
A noter qu’un relevé complet de la statuaire, réalisé sous la forme d’un scan 3D, permettra de conserver la mémoire de la statuaire. Enfin, en raison des instabilités constatées sur les nombreux pinacles des dais du gâble du portail Nord de la façade, une option est envisagée afin d’utiliser les échafaudages en place.
Les vitraux
Le comité scientifique a orienté la restauration vers :
– Un nettoyage avec dépose complète des panneaux
– Un traitement des assombrissements dus à l’oxydation du manganèse dans les verres anciens
– Une harmonisation des verres neufs
– Une remise en plomb limitée aux médaillons figurés
– La réduction des largeurs de plombs de casse dans les parties figurées
– Une protection des vitraux par une double verrière en verre thermoformé et patiné, placée à l’emplacement des panneaux anciens
Source photo : www.granderosereims.fr