Après cinq trimestres consécutifs de hausse, l’activité des artisans du bâtiment marque un recul de -0,5 % au 2e trimestre 2012. Pour Patrick Liébus, Président de la CAPEB : « Le recul de l’activité s’est confirmé plus rapidement que prévu. Nous comptons sur le Gouvernement pour prendre des mesures de soutien. ». Cette baisse est largement imputable à la suppression de mesures fiscales incitatives. Si le marché de la rénovation résiste mieux que celui de la construction neuve, les perspectives pour la seconde partie de l’année sont alarmantes : les carnets de commandes sont difficilement renouvelés et la trésorerie des entreprises artisanales est fortement dégradée. Pour soutenir l’activité, la CAPEB persiste à miser sur les travaux de rénovation énergétique, seule solution durable pour doper le secteur.
La CAPEB s’inquiète de la baisse significative des permis de construire (-3,2 %) et des mises en chantier (-18,7 %) sur les trois derniers mois disponibles (mars à mai 2012, par rapport à la même période de l’année précédente). Ces données indiquent clairement que la situation va s’aggraver. En matière d’emploi, 4% des chefs d’entreprises artisanales du bâtiment (soit près de 9000 entreprises) prévoient de licencier ou de ne pas renouveler les contrats d’un ou plusieurs salariés.
Les perspectives pour la fin d’année sont préoccupantes : les difficultés rencontrées par les artisans pour renouveler leurs carnets de commande se confirment ce trimestre, quelles que soient la taille et l’activité des entreprises. En 6 mois, entre janvier et fin juin 2012, les carnets de commande sont passés de 107 jours à 89 jours. Les trésoreries demeurent très dégradées pour le deuxième trimestre consécutif et amènent les artisans à la plus grande prudence pour le prochain semestre.
Les travaux de rénovation énergétique du logement se démarquent encore une fois par leur dynamisme : +3 % ce trimestre en progression constante depuis neuf trimestres. Ce sont eux qui permettent de maintenir l’activité de l’entretien-rénovation (0 %). Toutefois, le motif de la prise de décision est inquiétant : on constate, en effet, que 53 % des travaux d’amélioration de la performance énergétique des logements (APEL) ne se font qu’en ultime recours, c’est-à-dire pour remplacer du matériel définitivement hors d’usage (contre 42 % au même trimestre de l’année précédente). Pour Patrick Liébus, les chantiers de rénovation énergétique sont une vraie opportunité pour le secteur. Cependant, il constate que les particuliers effectuent des travaux de rénovation énergétique une fois qu’ils n’ont plus le choix. La conférence environnementale de rentrée est attendue avec l’espoir qu’elle donnera des moyens aux particuliers afin qu’ils anticipent l’amélioration de la performance énergétique de leurs logements. La recherche de confort et d’économies d’énergies est le dernier rempart contre la crise.