Dernier témoin de l’épopée de la Compagnie des chemins de fer du Nord de James de Rothschild, la gare de Bouchain a 160 ans. Miraculée des bombes en 1940, elle incarne l’ère du charbon, de la sidérurgie, de la batellerie voisine, mais la SNCF n’a plus besoin de bâtiment pour l’accueil des voyageurs.
Cette gare en briques, petit château de l’industrie, assemble avec élégance une infinité d’ouvrages décoratifs : briques arrondies et voussures à ressauts, décors en relief à l’image des runes du Nord, arcatures et colonnes lombardes, fausses meurtrières linéaires ou cruciformes en pierre et bandeaux décoratifs ornés de modillons, ouvrages en bois très fouillés au niveau des soffites des toitures, fontes de la marquise richement décorées, tourelles et créneaux en pierre couronnant les pignons…
Son sort est suspendu à l’inscription MH ; la délégation permanente de la Drac a lieu le 31 août. À ce jour, un rejet entraînerait la démolition – stoppée sur place le 2 juillet dernier par une mobilisation patrimoniale – malgré l’émergence de projets (de l’université de Valenciennes, d’associations, d’élus).