La maîtrise des consommations d’énergie est un enjeu économique et environnemental pour la France qui importe la majorité de ses ressources énergétiques. Le chauffage des bâtiments représente le tiers de l’énergie finale consommée dans le pays. La réduction de ces besoins est donc une nécessité, en particulier dans l’habitat ancien.
Dans son nouvel Avis consacré aux modes de chauffage, l’ADEME passe en revue les performances énergétiques, économiques et environnementales des différents systèmes de chauffage existants pour l’habitat individuel, neuf et ancien.
Dans le neuf, en travaillant de manière plus ou moins importante sur le bâti et donc dans un contexte de besoins de chauffage fortement réduits, tous les systèmes de chauffage (condensation gaz, électrique, PAC et énergies renouvelables) permettent d’atteindre des niveaux de consommation faibles. Les systèmes de chauffage doivent pouvoir moduler pour s’adapter à des périodes où les besoins en chaleur sont réduits (en mi saison) mais aussi pour fournir de l’eau chaude sanitaire ou optimiser les consommations énergétiques d’autres usages (ventilation et auxiliaires). Ainsi, les systèmes hybrides (gaz-solaire, électrique-bois, gaz-électricité..) et multi-usages sont aujourd’hui parmi les plus pertinents d’un point de vue énergétique, environnemental et économique.
Dans l’existant, où les besoins restent élevés, les systèmes modulables, pouvant s’intégrer dans une rénovation progressive et pouvant également optimiser les consommations engendrées par d’autres besoins comme l’eau chaude notamment, sont à privilégier. Les chaudières à condensation gaz sont aujourd’hui les systèmes de chauffage les plus intéressants économiquement, mais elles restent émettrices de gaz à effet de serre. Les pompes à chaleur (électriques ou gaz) constituent certainement les technologies de demain qu’il convient d’encourager fortement. Elles consomment moins d’énergie que les systèmes traditionnels gaz ou électriques. Elles contribuent donc à limiter les émissions de gaz à effet de serre et à préserver les ressources énergétiques. Elles sont toutefois aujourd’hui encore handicapées par des coûts d’investissement et de pose assez élevés qui ne permettent pas encore d’obtenir un coût global totalement satisfaisant au regard des performances de ces technologies.
Que ce soit dans le neuf ou dans l’existant, les systèmes faisant appel à des énergies renouvelables ou combinant énergies fossiles et renouvelables doivent être davantage utilisés pour atteindre les objectifs climatiques et énergétiques nationaux. Ces systèmes sont également ceux qui présentent aujourd’hui des potentiels d’amélioration de leurs performances énergétiques et économiques. Les appareils les plus efficaces énergétiquement et émettant le moins de polluants doivent être privilégiés afin de contribuer à respecter les objectifs nationaux et européens de qualité de l’air. Améliorer les rendements, développer l’éco conception et faire baisser les coûts, tels sont les objectifs des programmes de soutien à l’innovation et à la montée en qualité des filières que poursuit l’ADEME.