Face aux mutations et aux incertitudes le Ministère de la Culture et de la Communication souhaite garder le cap avec un outil d’aide à la décision : Culture & Médias 2020, un ministère nouvelle génér@tion. La présentation de ce rapport fait aujourd’hui, l’objet d’une journée de présentation et de débats devant les agents du Ministère, des établissements publics culturels et des services déconcentrés. Ce rapport suggère la mise en oeuvre de nouvelles formes de gouvernance, plus horizontales avec les collectivités territoriales et les établissements publics, plus actives aussi dans leurs relations à l’Union européenne, afin de mener une politique mieux en prise avec l’évolution des enjeux sociaux, économiques, culturels et cognitifs de la culture et de la communication. Nous vous en livrons quelques extraits qui concernent plus particulièrement le patrimoine architectural.
La politique en faveur des patrimoines est au coeur des missions fondamentales du ministère de la culture et de la Communication. Son historicité, sa valeur symbolique et l’engouement que le patrimoine suscite de la part du public lui confèrent une place incontestée dans l’action culturelle.
Le ministère dispose de substantiels atouts pour les années à venir : un corps unique de conservateurs du patrimoine qui a cimenté, au-delà des spécificités scientifiques, une approche globale des techniques patrimoniales par son concours et une scolarité communs qui constituent un élément fédérateur; l’exceptionnelle attractivité des patrimoines dont témoignent la fréquentation croissante des musées et des monuments ainsi que la demande sociale de « patrimonialisation » dans un contexte de valorisation des identités nationales, territoriales et individuelles.
Le ministère de la culture n’est cependant ni le seul acteur du champ patrimonial ni le seul inspirateur. La montée des enjeux patrimoniaux et architecturaux, s’accompagne d’un accroissement des intervenants du champ des patrimoines : collectivités territoriales, organismes, associations, entreprises, et propriétaires privés. Après que la précédente décennie a permis de construire ou de renouveler en profondeur le socle d’interventions du ministère de la Culture et de la Communication, le présent ouvre une période de mise en oeuvre qui implique déjà d’être attentif aux modalités d’exercice des missions, en particulier celle d’arbitre et de référence de l’Etat face au « fait patrimonial ».
C’est l’un des enjeux majeurs du ministère que de préserver dans le futur son rôle de régulateur, de coordinateur et surtout d’assurer l’égalité de traitement en matière patrimoniale sur l’ensemble du territoire face à des demandes, des aspirations et des projets d’aménagement parfois contradictoires. Il a la difficile tâche de concilier à la fois la demande croissante de protection patrimoniale et le caractère souvent contraignant que celle-ci implique d’associer la conservation à une création architecturale mieux ancrée dans les perspectives du cadre de vie.
La prise en compte du patrimoine dans les stratégies territoriales et par l’architecture à travers la rénovation urbaine et les programmes de réhabilitation, selon une vision culturelle des territoires liant patrimoine bâti et architecture, justifient d’exercer pleinement la tutelle de l’ordre des architectes, de favoriser pour les professions architecturales l’attention indispensable au développement culturel parmi les objectifs du développement durable, de renforcer le rôle des expertises dans le domaine de la réhabilitation et du patrimoine du XXe siècle.
Les collectivités territoriales sont devenues des acteurs-clés de la politique de protection du patrimoine et du développement de l’architecture. Avec ces partenaires des territoires, l’Etat à l’échelon central comme déconcentré est conduit à établir une politique de long terme où jouent au mieux complémentarités et collaborations, selon les orientations suivantes : à l’Etat, les décisions de classement, protection et conservation, aux collectivités territoriales le développement des compétences locales et la gestion ; ensemble, l’évolution normative pour clarifier les missions, améliorer les réponses aux demandes sociales et développer la prise en compte des enjeux territoriaux.
Tant pour les missions patrimoniales de l’Etat que des collectivités territoriales l’action publique ne peut que prendre mieux en compte la diversité des demandes sociales et de participation aux décisions collectives à travers les politiques des publics, l’éducation artistique et culturelle, la médiation et la valorisation du patrimoine, des consultations et des actions de communication. Il s’agit par le développement des médiations patrimoniales d’associer de manière adaptée le public à la gestion du patrimoine, de susciter l’analyse des «communautés patrimoniales», de valoriser systématiquement l’action architecturale et aussi archéologique, en particulier les fouilles, à côté de l’approche préventive à l’aménagement du territoire.