La mission du Centre du patrimoine mondial/ICOMOS qui s’était rendue au Mont-Saint-Michel, en novembre 2011, pour examiner l’impact des éoliennes sur le site a publié sur internet le rapport qu’elle proposera prochainement. Il rappelle l’extrême sensibilité de ce paysage (presque plat) à la présence d’éoliennes qui sont visibles depuis le Mont-Saint-Michel même à plus de 20 kilomètres de distance – tel le parc éolien de Trémeheuc, situé à environ 23 kilomètres du site – bien au delà des limites de sa zone dans laquelle les éoliennes sont interdites. La mission a estimé que les éoliennes ont un impact négatif sur le cadre paysager. En effet, le mouvement des hélices des éoliennes dans la journée et les lumières la nuit ont un effet préjudiciable à ce qui est considéré comme un paysage éternel de terre et d’eau. De plus, les éoliennes interrompent les perspectives visuelles du Mont. L’Etat français a entamé une procédure de définition d’une zone d’exclusion des éoliennes au delà de la zone tampon, mais elle n’est pas encore achevée. La mission a estimé que la définition de cette zone d’exclusion devrait être entreprise sur la base d’éléments cartographiques irréfutables définis par ordinateur, qui indiquent les zones où les éoliennes de plus de 50 mètres de hauteur peuvent être vues depuis le Mont pour permettre une estimation rigoureuse, rapide et cohérente de tous les projets. La mission a également recommandé que des améliorations soient apportées à la méthode d’évaluation de l’impact visuel utilisée par les promoteurs à l’aide d’une modélisation numérique de terrains. Pour mémoire, un projet d’édification de trois éoliennes sur le territoire de la commune d’Argouges, dans le département de la Manche, a été annulé en avril 2012.
La mission a aussi émis un avis sur le remplacement de la digue-route par un passage. Elle recommande que la hauteur de la zone d’accès entourant le Mont soit maintenue à un maximum de 6,80 mètres afin de réduire l’impact visuel à coté des remparts et de l’entrée principale.