Les couvreurs zingueurs parisiens et les ornemanistes classés au Patrimoine culturel immatériel de l’UNESCO

Le 4 décembre 2024 à Asunción (Paraguay), le Comité intergouvernemental pour la sauvegarde du Patrimoine culturel immatériel de l’UNESCO a inscrit « Les savoir-faire des couvreurs zingueurs parisiens et des ornemanistes » sur la liste indicative du Patrimoine culturel immatériel de l’humanité. Si les toits de Paris sont uniques et iconiques, c’est grâce aux savoir-faire de ses artisans qui en ont fait un art aujourd’hui internationalement reconnu. Les savoir-faire des couvreurs-zingueurs parisiens et des ornemanistes désignent les connaissances et les compétences nécessaires à la restauration des toits des immeubles haussmanniens bâtis à Paris au XIXe siècle. Ils consistent, pour les couvreurs-zingueurs, à enlever les anciennes pièces de zinc, à mesurer, découper et façonner de nouvelles pièces, qui sont ensuite assemblées et fixées sur la toiture pour garantir son étanchéité. Les ornemanistes travaillent, quant à eux, le zinc dans leurs ateliers pour fabriquer les lucarnes et les œils-de-bœuf, ainsi que les ornements qui viennent parfaire la beauté du toit. Avec près de 80% de ses toits recouverts de zinc, Paris fait figure de conservatoire de ces savoir-faire qui forgent l’identité singulière de son paysage urbain.

« Notre métier d’art, indispensable à la vie des gens, est en voie d’extinction par manque de visibilité. Puisse notre candidature à l’UNESCO nous permettre de mieux faire connaître ce métier qui rend heureux les jeunes qui s’y consacrent » Edouard Bastien, président du GCCP (Syndicat des entreprises de génie climatique et de couverture plomberie)

Cette reconnaissance distingue les métiers de couvreurs zingueurs et d’ornemanistes et honore l’ensemble des métiers du bâtiment français. Cette reconnaissance répond également à toutes les mesures de sauvegarde mises en place par la communauté de métier et exigées par l’UNESCO : l’ouverture en octobre 2022 de l’Eco Campus à Vitry-sur-Seine, l’un des plus grands centres de formation européens des métiers du bâtiment, est un exemple phare de la transmission du métier de couvreur. Alors que le secteur est en difficulté de recrutement, seules la communication, la formation et la transmission pourront y remédier. Il aura fallu plus de sept années de travail au GCCP, porteur de la candidature, appuyé par le ministère de la Culture, la maire du 9ème arrondissement de Paris, un comité de soutien et une dizaine d’entreprises partenaires, pour obtenir le prestigieux label.

Photo : Gilles Mermet