Le panier moyen de travaux d’amélioration énergétique fluctue année après année aux alentours de 6 500 euros TTC. Or, la dépense moyenne pour une rénovation d’efficacité énergétique performante est d’un montant moyen de l’ordre de 20 500 euros. La part de ce type de rénovations est en légère augmentation, mais ne concerne toujours qu’un peu plus d’une rénovation sur 10 et porte plutôt sur des interventions successives que globales. Le montant de l’investissement est un frein majeur à la réalisation de travaux. Or, la recherche d’aides financières ou de prêts adaptés aux travaux est considérée comme une course d’obstacle par les ménages.
La complexité de la mise en oeuvre des travaux (conseils partiels, recherches de devis, etc.) constitue également un frein significatif pour la grande majorité des ménages, qui ne sont pas prêts à payer des prestations de conseil avant la réalisation des travaux. Pour réellement développer le marché des rénovations énergétiques sur l’habitat privé, il convient donc de mettre en place les principaux chaînons manquants dans le parcours qui conduit à l’engagement de travaux :
– Une information « unifiée », accessible, compréhensible par les ménages, réutilisable par les différents organismes susceptibles d’intervenir dans la chaîne d’information. Ceci nécessite à la base un système d’information cohérent et partagé, que les différents intervenants (du national au local) s’engagent à mettre à jour régulièrement,
– Une offre de conseil et d’accompagnement, d’aide à la décision en amont du projet (audit énergétique), pour la réalisation des travaux avec un bon standard de qualité, tout en limitant les paiements d’avance,
– Un amortissement du coût des travaux sur leur durée de vie, en distinguant l’intervention sur le bâti enveloppe de celle liée au système de chauffage,
– Un accompagnement post-travaux pour sécuriser les économies d’énergie (volet comportemental) et limiter l’effet rebond.
Il s’agit donc d’une approche globale que l’on pourrait qualifier de « Service intégré de rénovation énergétique (SIRE) » dont l’un des principaux facteurs de succès réside dans l’intégration des dimensions : information, conseil, réalisation des travaux, financement, suivi des consommations.
Une des conditions de réussite réside dans la mobilisation d’une offre qualifiée des professionnels du bâtiment, à coûts maîtrisés mais aussi dans le montage financier de l’opération. Le « tiers financement » consiste à organiser le montage financier complet, comprenant toutes les ressources possibles (prêts bancaires classiques, prêts bonifiés par l’état, subventions…) permettant de compléter la capacité d’autofinancement du maître d’ouvrage par le paiement échelonné sur le long terme d’une partie du montant des travaux. Cette intervention assimilable à une opération de crédit ne remet pas en cause le rôle « habituel » du propriétaire. Ce concept peut s’appliquer à différents types de bâtiments, mais il fait particulièrement sens dès lors qu’on insère le tiers financement dans une offre de service intégré de réhabilitation thermique s’adressant à des maîtres d’ouvrages non-professionnels. C’est un enjeu majeur mais qui ne peut être déconnecté des réflexions menées parallèlement sur la question de l’audit énergétique et environnemental ; et sur le guichet unique par l’Ademe et l’ANAH.
Source : ARF – Rénovation énergétique du logement – Les Régions s’engagent pour un service intégré