Après de nombreuses destructions d’édifices religieux en 2016 (année record depuis 2001) et d’autres dont la démolition est annoncée pour 2017 telles les églises de Jussy-le-Chaudrier (18) et d’Asnan (58), l’Observatoire du Patrimoine Religieux, association non-confessionnelle œuvrant au rayonnement et à la préservation du patrimoine religieux français, dresse un état des lieux de la situation du patrimoine cultuel.
En dépit de l’excellent travail de nombreux maires ou associations de défense, ce patrimoine reste fragile et menacé. Vols à répétition, ventes et transformations de lieux de culte, destructions et – bien plus nombreux – abandons purs et simples, constituent les premières menaces. À celles-ci, la situation financière de l’État et des collectivités pose à moyen terme la question du financement de l’entretien et de l’ouverture de ce patrimoine identitaire.
Le plus grand danger actuellement pour le patrimoine religieux est l’abandon. La plupart des cas d’édifices religieux en danger (menace d’effondrements, chutes de pierres et de maçonneries, mise en péril etc.) concerne des édifices que l’on a trop longtemps laissé sans entretien, et ce depuis des dizaines d’années. Face au coût des restaurations, les propriétaires retardent le lancement des travaux; lorsqu’il s’agit de mairies, elles repoussent la prise de décision à la prochaine mandature. Au départ, il ne s’agit que de simples travaux de consolidation, d’entretien de la toiture pour garantir l’étanchéité, de réparation d’un vitrail etc. Mais plus un propriétaire attend pour entamer une campagne de restauration et plus les dégâts vont croissants. Au final, la somme est tellement élevée que la restauration n’est plus envisagée et l’édifice est alors laissé à l’abandon voire volontairement détruit.
«La destruction pure et simple de ces édifices comme leur vente ou leur abandon par des transformations abusives nous engagent à poursuivre notre combat. S’il convient de saluer le travail remarquable de nombreux propriétaires, et en particulier de la majorité des maires des 35 416 communes françaises (2017), il ne faut pas oublier que l’absence d’entretien, couplée à une réelle volonté de destruction d’édifices cultuels, quelles qu’en soient les motivations, font peser un risque de plus en plus fort sur ce patrimoine.» Béatrice de Andia, fondatrice de l’OPR.