Le Mémorial de l’internement et de la déportation vient d’être inauguré. Créé par la Ville de Compiègne autour des 3 bâtiments préservés du camp de Royallieu, le Mémorial de l’internement et de la déportation est un lieu de mémoire, un lieu d’histoire et un lieu d’exposition.

Dans la mémoire commune des deux guerres mondiales, Compiègne évoque la signature des armistices de 1918 et de 1940. Hitler avait personnellement tenu à imposer aux Français l’humiliation de reconnaître leur défaite là-même où, 22 ans plus tôt, ces derniers étaient les vainqueurs. Mais Compiègne a également abrité sur le site de Royallieu le seul camp d’internement français placé dès le début sous l’autorité de l’armée allemande. La plupart des 45 000 internés n’y ont fait qu’y transiter, avant d’être déportés massivement vers les camps nazis de concentration et d’extermination. Ces internés du camp de Royallieu formaient une population assez composite, tant par leurs nationalités que par les raisons de leur arrestation. C’était surtout des prisonniers politiques et des résistants, mais également des internés civils et des juifs. C’est d’ailleurs de Compiègne, en mars 1942, que le premier convoi part de France, conduisant un millier de juifs vers Auschwitz-Birkenau. Entre 1942 et 1944, une trentaine de convois quitteront le « Frontstalag 122 ».

La caserne militaire de Royallieu, créée en 1913, s’étendait jusqu’à 2006 sur 16 hectares. En 1939, elle sert d’hôpital d’évacuation puis se transforme en juin 1940 en camp où l’armée allemande rassemble des soldats français et britanniques faits prisonniers. En 1941, le « Frontstalag 122 » interne des prisonniers politiques et constitue une réserve d’otages. C’est sur cet ancien camp, dont 3 bâtiments sur 25 ont été conservés, que le Mémorial est aujourd’hui créé.

Les documents d’archives présentés dans le parcours proviennent des autorités allemandes et françaises ainsi que des internés : lettres manuscrites, documents administratifs, photographies, projections, témoignages sonores.