La pollution de l’air coûte plus de 100 milliards d’euros par an à la France, selon le rapport d’une commission d’enquête du Sénat. Ces coûts se répartissent en dépenses de santé, absentéisme dans les entreprises, baisse des rendements agricoles mais aussi dégradation des bâtiments.
L’impact de la pollution sur le bâti dépend du degré de sulfatation ou de carbonatation des matériaux. Selon les informations fournies par AirParif, trois type d’atteintes concernant les matériaux du patrimoine bâti ont été établies à l’occasion de grands programmes de recherche internationaux. Une première relie la perte de masse des calcaires exposés à la pluie à la quantité et à l’acidité de celle-ci, ainsi qu’à la teneur de l’air en SO2 et acide nitrique ; une seconde relie la perte de transparence du verre à la teneur de l’air en suies, en SO2 et en NO2 ; une dernière relie la perte superficielle des vitraux anciens en potassium et calcium à l’humidité relative de l’air et à sa teneur en SO2 et NO2. En revanche, l’impact d’autres types de polluants comme ceux émis par les transports routiers, notamment les oxydes d’azote et les particules fines constitue une inconnue importante. Une étude établissant une projection pour la fin du XXIème siècle, montre que la dissolution des façades par les eaux chargées de CO2 devrait augmenter pour devenir supérieure à celle due au SO2 et aux pluies acides, aussi bien dans les zones urbaines que rurales. Les concentrations atmosphériques en CO2 deviendraient le facteur principal d’érosion des façades des bâtiments en calcaire.