« L’instabilité et l’incertitude sont les deux maître-mots du moment. » C’est par cette phrase que Didier Ridoret a démarré son discours, lors de la conférence de presse qu’il tenait le 29 novembre. Si le président de la FFB a confirmé une timide relance de l’activité bâtiment sur l’année 2011, il s’est montré très préoccupé pour 2012. Après trois années consécutives de recul en volume, 2011 s’inscrira en légère progression (+1,2 %). Cette reprise s’explique par un redémarrage des marchés du logement neuf (+ 3 %) et de l’amélioration-entretien (+ 1,3 %), alors que le marché du non-résidentiel neuf affiche toujours une production à la baisse (- 2,3 %), la reprise des mises en chantier n’ayant pas encore fait pleinement sentir ses effets. Dès lors, le secteur a recommencé à créer de l’emploi, de l’ordre de 9 000 postes supplémentaires (+ 1 000 salariés et + 8 000 intérimaires en équivalent temps plein) en moyenne annuelle. La tendance pour 2012 serait plus heurtée. En effet, l’activité resterait soutenue durant le premier semestre, eu égard au niveau élevé des permis de construire et mises en chantier enregistrés lors du second semestre 2011. Les carnets de commandes encore bien garnis appuient cette hypothèse. En revanche, le secteur entrerait de nouveau en crise dès le début de l’été 2012. Selon la FFB, les plans successifs de réduction des déficits publics pèseront lourdement sur l’activité, comme la contraction très probable de la distribution du crédit. En moyenne annuelle, ces tendances opposées se solderaient par un recul de l’activité de 1,9 %, hors effet prix, en 2012. Compte tenu de la fragilité des entreprises à l’entrée de cette nouvelle crise et des faibles perspectives d’activité, ce nouveau recul du marché aurait de graves répercussions sur l’emploi, de l’ordre de 35 000 postes (salariés et intérimaires compris) supprimés.