En 2024, l’Etat en région a publié des recommandations afin d’orienter les porteurs de projet souhaitant installer des panneaux photovoltaïques dans un secteur protégé en raison de la qualité du patrimoine ou de l’environnement. La DRAC Paca s’est portée volontaire et expérimente un tout nouveau dispositif de tuiles photovoltaïques. En novembre 2024, des travaux ont été réalisé afin de faire installer sur l’un des bâtiments de la DRAC une toiture-test équipée de tuiles canal photovoltaïques, conçues pour s’intégrer harmonieusement à l’architecture tout en produisant de l’électricité d’origine renouvelable. Ces tuiles, en matériau composite, imitent les tuiles traditionnelles tout en permettant la production d’énergie grâce à leur surface translucide aux rayons solaires. La surface dédiée à ce projet est de 9 m² sur la partie sud du toit, maximisant ainsi l’exposition solaire, au cœur du Plan de Sauvegarde et de Mise en Valeur d’Aix-en-Provence. Ce projet a pour ambition d’évaluer ainsi la faisabilité de la production énergétique et la durabilité des tuiles dans des conditions climatiques locales, en vérifiant leur efficacité sur le long terme et en validant leur bonne insertion paysagère. Le projet durera ainsi deux ans et sera suivi par le Cerema. Les 9 m² de tuiles doivent produire une quantité d’électricité équivalente à environ 6 m² de panneaux photovoltaïques standards (soit environ 3 panneaux standards).
Cette différence s’explique par la conception esthétique des tuiles, qui privilégie une intégration visuelle harmonieuse avec le patrimoine, au détriment d’une efficacité énergétique optimale. De plus, la densité de cellules photovoltaïques par mètre carré est réduite, ce qui impacte également les performances globales. Ces tuiles Dyaqua sont encore au stade de prototype. Leur production est limitée, et elles n’ont pas encore obtenu de certification en France pour un déploiement à grande échelle. Le coût estimé pour 9 m² est de 6 000 € alors que des panneaux standards ne coûtent que 300 € pour une surface de production équivalente. Cet écart de coût s’explique par la nature artisanale du prototype, fabriqué en petite série en Italie, et l’absence de procédés de production industrialisés à ce stade. Toutefois, les tuiles permettent de bâtir un véritable toit, aussi, si l’on prend en considération l’ensemble des coûts de réalisation d’une toiture, le coût de revient s’élèverait à 400-500€/m² pour une installation classique avec panneaux photovoltaïques contre 800€/m² pour les tuiles photovoltaïques.
Photo : Vue de la nouvelle toiture pourvue des tuiles invisibles – Drac Paca