La société propriétaire de la carrière souterraine du chemin de Port-Mahon dans le 14è avait déposé au service départemental de l’architecture et du patrimoine de Paris une demande d’autorisation de travaux aux fins de consolidation de la carrière et de création de fondations en vue de la construction d’un futur édifice en surface. Or, cette carrière est classée au titre des monuments historiques par décret du 14 janvier 1994. Datant du XIVème siècle, elle présente un panorama complet des procédés d’exploitation de la pierre de taille à la fin du Moyen-Age. De plus, située à proximité du circuit de visite des catacombes, elle est la seule de cette époque, sous Paris, encore susceptible d’être rendue accessible au public. Elle se caractérise par la superposition de deux niveaux d’exploitation, reliés entre eux par un trou de communication qui permet d’observer les deux ateliers d’exploitation de la carrière, et par la présence, à chacun de ces niveaux, de piliers à bras datant de 1790 destinés à la renforcer. Le niveau inférieur de la carrière est inclus dans le décret de classement du 14 janvier 1994, qui a ainsi reconnu l’intérêt artistique et historique qui s’attache à l’intégralité de ce monument. Au dessus d’elle, à un mètre sous terre chemine également l’aqueduc gallo-romain, des sources de Wissous jusqu’aux thermes du boulevard Saint Michel. Enfin, en surface, se trouve la dernière ferme de Paris, exploitée jusqu’en 1955, avec sa crypte, sa large cour, le pavillon « Troubadour » du 19e et plusieurs bâtiments faubouriens du 19e siècle.

Le tribunal administratif de Paris vient d’annuler l’autorisation de travaux octroyée le 13 mai 2011 par le préfet de la région Ile-de-France, après avoir déjà publié un référé suspensif l’été dernier. L’Etat devra en outre verser à l’association requérante une somme de 2000 euros. Le tribunal donne ainsi raison au collectif Port-Mahon et de la ferme de Montsouris.