Un programme collectif de recherche vise à inventorier de manière exhaustive les vestiges de la Seconde Guerre mondiale en Normandie. Si les ouvrages allemands du Mur de l’Atlantique font prioritairement l’objet d’un travail intensif, ce programme vise aussi à relever les traces des infrastructures laissées par les Alliés lors de la libération de la Normandie, mais aussi celles qui témoignent de la vie des civils lors de cette sombre période.
Sur la façade Atlantique, les vestiges issus du conflit de la Seconde Guerre mondiale ont longtemps été vécus négativement et sont encore difficilement assimilés au patrimoine archéologique ou historique. La Normandie échappe toutefois partiellement à ce phénomène par le fait que le territoire est celui où s’est déroulé l’un des principaux épisodes à l’origine de la libération de l’Europe. Assez rapidement, les Normands ont œuvré à la commémoration du Débarquement.
Initié par des chercheurs de la direction régionale des affaires culturelles de Normandie, du centre de recherche d’histoire quantitative de l’université de Caen, de l’Inrap ainsi que des Départements du Calvados et de la Manche, le programme collectif de recherche veut inventorier les éléments conservés, disparus ou enfouis, formant des ensembles cohérents, sans se limiter aux seules élévations ; il permettra ainsi d’appréhender la place des différents éléments inventoriés dans le dispositif défensif et dans l’histoire du conflit. Pour cela, il s’appuie à la fois sur des études documentaires et des recherches de terrain, ainsi que sur une base de données couplée à un système d’information géographique.
Ce projet répond à un besoin urgent de gestion de ce patrimoine rencontré quotidiennement par les acteurs du patrimoine et les archéologues de Normandie. Il s’articule étroitement avec la démarche partenariale portée par la Région Normandie visant à obtenir l’inscription des Plages du Débarquement au Patrimoine mondial.
Photo : Carrières-refuge de Fleury-sur-Orne – DRAC Normandie – Inrap – C. Marcigny.