Initialement destinée à Nantes, la statue équestre de Louis XIV créée par Antoine Coysevox (1640-1720) a été finalement accueillie le 6 juillet 1726 par Rennes sur la nouvelle place du Palais (aujourd’hui place du Parlement). D’une hauteur d’environ 4 mètres, elle reposait sur un piédestal de 3 mètres de hauteur, orné de chaque côté de reliefs en bronze du même sculpteur. Cette statue a été démontée en 1793 et fondue pour réaliser des canons, à l’exception des deux reliefs latéraux en bronze qui sont conservés au Musée des beaux-arts depuis sa fondation en 1801. Conservée depuis plus d’un siècle dans une collection aristocratique britannique, la réduction en bronze est aujourd’hui l’unique témoignage en volume de l’œuvre monumentale de Coysevox. D’une hauteur de 94 cm, elle repose sur un piédestal de 120 cm qui date du XIXe siècle. En octobre 2019, la Commission consultative des trésors nationaux du ministère de la Culture a rendu un avis favorable à la reconnaissance de la sculpture comme « œuvre d’intérêt patrimonial majeur ». Cette qualification témoigne de la valeur artistique exceptionnelle de la statue et permet notamment à des musées de France territoriaux d’acquérir des biens culturels, en mobilisant le dispositif fiscal de l’article 238 bis 0A du code général des impôts. Cet article prévoit que le financement par une entreprise de l’acquisition d’un bien culturel reconnu « d’intérêt patrimonial majeur » au profit d’une collection publique ouvre droit à celle-ci à une réduction de son impôt sur les sociétés égale à 90% du montant du versement effectué, dans la limite de 50% de l’impôt dû. Le Groupe Norac, a participé a l’achat du modèle réduit comme mécène. Le Musée des beaux-arts de Rennes devient ainsi, après ceux de Lyon, de Montpellier et le musée de Grenoble, l’un des musées de France en région à bénéficier du dispositif. Il intègre dans ses collections l’œuvre d’un artiste majeur pour l’histoire de l’art et exceptionnelle par sa rareté, sa qualité artistique et ses dimensions.
Photo : Ministère de la Culture – Alexis Komenda