Ile d’Yeu : mobilisation des archéologues face au recul du trait de côte

La découverte fortuite d’un crâne humain à la Pointe de Gilberge sur l’Ile d’Yeu et signalée par un promeneur en février 2024 a permis d’initier, sur demande de la DRAC Pays de la Loire, une première opération archéologique sous la direction de Chloé Martin (Eveha). Les objectifs de cette opération étaient doubles : à la fois de préciser le contexte de la découverte (sépulture isolée ou véritable site archéologique) et la période chronologique concernée. Un sondage archéologique, des relevés de l’ensemble de la zone ainsi qu’une coupe stratigraphique, grignotée par la mer, ont été réalisés par les archéologues. L’opération a révélé la présence d’un coffre funéraire attribuable à l’âge du Bronze moyen, d’après une datation par radiocarbone sur des restes humains prélevés.

L’érosion naturelle s’est accélérée au printemps 2024, mettant en péril ce monument funéraire dont l’intérêt scientifique est majeur pour l’Ouest de la France. Commandée et financée par le Service régional de l’archéologie (DRAC Pays de la Loire), une opération de fouille programmée est menée actuellement sous la direction de Sylvie Boulud-Gazo (Université de Nantes) et Chloé Martin (Eveha), avec une équipe composée d’archéologues et de bénévoles. Cette étude est menée conjointement avec le service du Patrimoine de la mairie de l’Île d’Yeu. Afin de pas perdre définitivement la connaissance sur ce site voué à la destruction par la mer, la DRAC, dans le cadre de sa politique d’étude et de conservation du patrimoine archéologique du littoral, mais aussi les partenaires (Université, opérateurs, bénévoles) ont su se mobiliser pour organiser et réaliser cette opération d’urgence avant les tempêtes de l’hiver prochain. L’enjeu est d’étudier le monument funéraire sous tous ses angles avant qu’il ne soit détruit par l’érosion : relevé topographique, prises de vues, fouille. Le site sera renaturé en collaboration avec le service environnement de la mairie de l’Île d’Yeu.

Opération archéologique réalisée en collaboration avec le service Patrimoine de l’Ile d’Yeu, le Gvep, l’Université de Nantes, et Eveha. Source : Drac Pays de la Loire.