22 des 25 tableaux de Notre-Dame de Paris, dont 13 Mays, sont entrés en restauration en octobre 2021 pour deux ans. En plus d’être des toiles de grands maîtres, ils sont pour la plupart des tableaux de grande taille allant jusqu’à 4,5 m de haut et 3,5 m de large. Dès le 15 avril 2019, deux tableaux ont été évacués vers le musée du Louvre, La Nativité de la Vierge des frères Le Nain et La Vierge de Pitié de Lubin Baugin. Le 16 avril 2019, trois petits tableaux accrochés dans le trésor ont été évacués vers le musée du Louvre qui représentent le Chanoine de La Porte, le Chanoine Guillot et le Cardinal de Noailles. Ces œuvre sont en bon état et ne nécessitent pas de restauration. Le 19 avril 2019, 15 autres tableaux ont été sortis, ceux de Baugin, Blanchard, Bourdon, Chéron, Élias, Francken, La Hyre, Le Brun, Loir, Poërson, Testelin, Vien et Vouet. 3 tableaux de Carrache, Jeaurat et Van Loo quittent la cathédrale le 24 avril. Enfin, les 2 dernières œuvres, de Reni et La Hyre, difficilement accessibles, sont évacuées en août 2020. Tous les tableaux ont été dépoussiérés face et revers et ont bénéficié chacun d’un constat d’état. Le Centre de recherche et de restauration des musées de France (C2RMF) est venu en appui de la DRAC pour organiser l’évacuation et la conservation des tableaux. Il a notamment mis en œuvre les opérations de dépoussiérage (face et revers) et de constats d’état détaillés effectués par des restaurateurs.
Cette restauration exceptionnelle, minutieuse et scientifique est rendue nécessaire par le vieillissement naturel des matériaux et non en raison de l’incendie, qui n’a, heureusement, pas détérioré les tableaux. Les techniques de restauration anciennes ont permis une bonne conservation des œuvres dans le temps. La restauration des tableaux s’effectue en 4 étapes dans des ateliers conçus spécifiquement, celle-ci terminée, les tableaux sont remontés avec leur cadre et entreposés dans la réserve en attente d’être raccrochés dans la cathédrale de Notre-Dame de Paris, quand les conditions le permettront. À l’issue de cet examens, des tests de restauration sont réalisés sur les tableaux, et une commission scientifique se réunit pour valider les proposition d’intervention. Les œuvres entrent alors dans les étapes de restauration à proprement parler. De la dépose à la restauration, en cours, de l’ensemble exceptionnel de 22 tableaux de la cathédrale Notre-Dame de Paris, la CRMH de la DRAC Île-de-France, pilote des opérations, a pu s’appuyer sur l’expertise du Centre de recherche et de restauration des musées de France (C2RMF), service de référence du ministère de la Culture. Pour permettre la restauration simultanée des tableaux, la DRAC a décidé de réaliser l’opération dans un lieu unique permettant d’accueillir ces grands formats. Un site unique, mis à disposition par l’entreprise Bovis Fine Art, situé dans le sud de l’Île-de-France a été choisi. Des travaux d’aménagement de seulement 6 semaines ont été nécessaires pour concevoir des lieux conformes aux attentes de la DRAC et permettant des conditions de conservation et de sécurité. La campagne de restauration doit durer deux ans, afin que les toiles puissent retrouver la cathédrale pour sa réouverture, en 2024.
Photo : Déplacement d’oeuvre par Bovis Fine Art © DRAC Île-de-France