Bertrand Delcambre, ambassadeur du numérique dans le bâtiment, a remis son rapport sur le numérique dans le bâtiment à Sylvia Pinel. Il définit les perspectives de gains liés à l’usage du numérique dans le bâtiment, en matière d’économies pour les travaux de construction, d’entretien, de maintenance et d’exploitation des bâtiments, de productivités liées à une meilleure maîtrise de l’information, de création d’emploi. La mission a été l’occasion d’une large concertation avec l’ensemble des acteurs avec près de 80 contributions sur le site Internet dédié et 130 rencontres avec des professionnels.
L’Etat souhaite mobiliser et entraîner l’ensemble des acteurs dans une voie de progrès majeure pour le monde du bâtiment, selon 2 perspectives : installer un cadre de concertation et de gouvernance permanent avec les différentes parties prenantes publiques et privées et mettre en place une série d’actions structurantes à forte visibilité destinées à produire un premier effet d’entraînement, selon les 4 axes principaux.
Convaincre et donner envie à tous les acteurs, et notamment aux maîtres d’ouvrage
L’objectif est de donner envie aux professionnels, notamment à toutes les petites structures TPE/PME, d’utiliser ces outils et méthodes. Les actions consisteront à promouvoir, sous forme de concours et d’appels à projets, des expériences et démonstrations, mettre en évidence de la façon la plus précise possible tous les gains apportés et les écueils à éviter, rassembler et élaborer un corpus de documents de référence (notamment pour guider la maîtrise d’ouvrage) et des « kits pédagogiques » de vulgarisation. La création d’un portail national du numérique et l’animation de réseaux d’acteurs permettraient de porter l’essentiel de ces actions.
Répondre aux besoins d’équipement et de montée en compétences numériques des acteurs, notamment des TPE/PME
Sans les ressources en équipements et compétences, les acteurs de la filière, notamment les TPE/PME, ne pourront pas profiter des gains de la diffusion des outils numériques. Les actions pour lever ces freins consisteront à encourager et démultiplier les formules de formation continue, telles que le mastère spécialisé BIM de l’ENPC et de l’ESTP, développer toute une panoplie d’outils de formation en ligne pour toucher le plus grand nombre sans avoir besoin de déplacer les artisans, promouvoir les programmes d’apprentissage de ces outils dans les formations initiales du monde du bâtiment et soutenir les initiatives de plate-formes collectives qui mutualisent l’accès aux ressources matérielles et logicielles.
Développer des outils adaptés à la taille de tous les projets
Tous les intervenants du projet n’ont pas besoin de maîtriser l’intégralité des informations contenues dans la maquette numérique, et tous les projets n’ont pas besoin d’une maquette extrêmement détaillée. L’objectif est de développer des outils adaptés à la taille des projets et aux différents métiers, en élaborant des cahiers des charges appropriés aux différents métiers (de la conception à l’exploitation) pour stimuler l’offre des éditeurs de logiciels, en créant des « kits BIM » adaptés aux projets de taille modeste, en stimulant de nouvelles techniques de relevé des bâtiments existants rapides et peu coûteuses pour travailler sur les problématiques de réhabilitation et d’exploitation.
Installer la confiance dans l’Ecosystème du Numérique Français
Pour que le BIM puisse effectivement servir à mieux gérer les interfaces et à partager une information de meilleure qualité, il faut assurer l’interopérabilité entre les logiciels et définir des formats de données utilisables par tous. Dans cette perspective, il est proposé d’organiser et soutenir la représentation de la France (des intérêts de sa filière construction) au sein des instances de normalisation aux niveaux européen et international (CEN et ISO), mettre en place un dispositif de signes de confiance adapté aux outils, aux acteurs et aux projets, élaborer des bibliothèques de composants et de systèmes constructifs génériques, et les mettre à disposition de la filière.