Sur l’île Saint-Barthélémy, en Guadeloupe, les archéologues de l’Inrap ont mis au jour des rejets de préparation et consommation de coquillages associés à des foyers et à des éléments d’outillage lithique et sur corail, remontant à la période précéramique ou mésoindienne (vers 2000 avant notre ère). La fouille, menée sur une épaisseur de dépôts d’environ 2,40 m, intégrait ce qui correspond à une partie de l’ancien cordon dunaire et de l’arrière-plage bordant la baie de Saint-Jean. Ce secteur se complétait autrefois très certainement par la présence, en arrière de la plage, d’une lagune reliée à la mer qui ne correspond plus, aujourd’hui, qu’à un étang isolé de la mer et en grande partie remblayé dans le cadre d’aménagements récents. La fouille de l’avant et du sommet du cordon dunaire ancien ainsi que d’une partie de l’arrière plage a révélé que ces contextes ont été fréquentés sur plusieurs phases successives par les populations amérindiennes précolombiennes pour y mener des activités en lien avec les ressources marines, notamment la collecte de coquillages. La fouille a permis d’aborder certains des témoins les plus anciens d’une présence amérindienne précéramique ou mésoindienne sur l’île de Saint-Barthélemy jusqu’alors uniquement documentés dans le cadre de diagnostics. Ces vestiges font écho à un ensemble de données plus étoffé dans certaines îles voisines des Petites Antilles, notamment à Saint-Martin. Sur cette île, les premières fréquentations sont documentées dès le milieu du 4e millénaire avant J.-C. et les nombreux gisements littoraux connus pour ces périodes révèlent également des fréquentations répétées sur un temps très long.

 

Aménageur : particulier

Contrôle scientifique : Service régional de l’Archéologie – DAC Guadeloupe

Recherche archéologique : Inrap

Responsable scientifique : Nathalie Serrand, Inrap

Photo : Foyer structuré avec blocs, phase précéramique fouillé à Saint-Barthélemy (Guadeloupe), 2022. © Florian Balestro, Inrap