Avant la construction, par Snecma, d’un nouveau bâtiment à Montereau-sur-le-Jard en Seine-et-Marne, la Drac Île-de-France a prescrit des recherches archéologiques menées par l’Inrap. Le diagnostic, préalable à la fouille, a montré une répartition des vestiges archéologiques sur une surface de 3 000 m². Seuls les1 800 m² menacés par les travaux d’aménagement ont donné lieu à une fouille, de juin à juillet 2015.
Les recherches ont démontré que le site a été occupé à plusieurs reprises au Paléolithique moyen (entre – 300 000 et – 40 000 avant notre ère). L’occupation principale, dont l’âge est estimé autour de 90 000 ans, date de la dernière glaciation, se caractérise par la présence de nombreuses pointes en silex et de restes de mammouths. La conservation de la faune est exceptionnelle en contexte de plateau où l’acidité des sols détruit généralement toute matière organique. Ces processus chimiques ont détruit totalement certains os, les plus fragiles, mais ont conservé les plus résistants, à savoir les dents. Ainsi 9 dents ont été retrouvées, appartenant à au moins deux individus, pour une seule défense et un fragment d’os long.
Près d’un millier de silex taillés était associé à ces restes, principalement des pointes ont été mis au jour. Ces découvertes sont d’autant plus inédites qu’elles sont faites en contexte de plateau. Elles renouvellent les connaissances sur l’environnement et les comportements des hommes au début de la dernière glaciation. Si la présence de mammouths renvoie à la découverte récente (2012) de Changis-sur-Marne a priori proche en âge, elle s’en distingue par l’abondance des traces humaines et son contexte inhabituel, en plateau, amène un éclairage nouveau sur les comportements humains, leurs stratégies de subsistance et leur territoire au début de la dernière glaciation. Cette fouille permet aussi d’observer une évolution des traditions techniques sur un temps assez court grâce à une succession de niveaux inédits en Île-de-France.
Photos : Défense de mammouth et outils en silex, © Inrap