Au Mont-Saint-Michel, l’Inrap réalise des opérations archéologiques, sur prescription de l’État (Drac Normandie), depuis 15 ans. La recherche des fortifications et de la porte du XIIIe siècle mentionnés dans un texte du XVe siècle, a permis la découverte inattendue du cimetière paroissial. Pensé détruit par l’installation des réseaux en 1913, il s’étendait sur un rayon de 30 m environ autour de l’église. Au moment de l’édification de la muraille de Turstin, le village semble se rétracter et une partie de ce cimetière est abandonnée. Abimée, tronquée, bouleversée par les aménagements postérieurs, la trentaine de sépultures sauvegardées permet cependant aux anthropologues de recueillir de précieuses informations sur l’organisation des inhumations. Des datations au carbone 14 et des études archéo-anthropologiques permettront une meilleure datation et la détermination de l’âge, du sexe et des éventuelles maladies ou carences des défunts. Ces données offriront ainsi un aperçu de la population du village du Mont-Saint-Michel avant le XIIIe siècle. Par ailleurs, le cloître de l’abbaye va faire l’objet de travaux visant à retrouver les niveaux d’origine des sols, exhaussés lors d’une phase de restauration. La fouille et l’étude de bâti menées à cette occasion documenteront l’état initial du cloître et ses éventuelles évolutions.
- Maîtrise d’ouvrage : Mairie du Mont-Saint-Michel
- Contrôle scientifique : Service régional de l’archéologie (Drac Basse-Normandie)
- Recherche archéologique : Inrap
- Responsable scientifique : Elen Esnault, Inrap
Photo : Emmanuelle Collado, INRAP