L’Inrap effectue des fouilles sur le terrain sur lequel le Groupe LEM érigera prochainement la Résidence Lugdunum, un ensemble d’habitations de haut standing à Saint-Irénée (lyon). La collaboration entre l’institut et le promoteur a permis aux chercheurs de travailler sereinement et de mettre à jour d’importants indices sur la naissance de la chrétienté en pays de Gaule.
Une coactivité exemplaire dans un contexte complexe
Sur un tel site historique, le temps des fouilles archéologiques est un passage obligé pour toute entreprise de construction. LEM, promoteur privé, et l’INRAP, établissement public en charge des fouilles archéologiques sur le terrain, ont collaboré intelligemment, pour que leurs activités respectives puissent être réalisées parallèlement sans aucune entrave.
LEM a réalisé une étude géotechnique approfondie, pour définir, en collaboration avec l’Inrap et sous supervision de la DRAC, ses méthodologies autorisant la réalisation de l’ensemble des soutènements définitifs du projet final, simultanément à l’intervention des archéologues. L’ensemble de l’opération est fait avec l’aval de la Commission des Balmes de la ville de Lyon qui vérifie la fiabilité et la sécurité des interventions dans les sous-sols particulièrement sensibles. Pour la réalisation, LEM et l’Inrap ont choisi le même prestataire de terrassement (entreprise Millot) afin que le travail réalisé par celui-ci serve à la fois à libérer les terres pour les fouilles (2,5 m de profondeur) et ensuite à creuser plus en profondeur (5 à 6 m) pour préparer les fondations. Simultanément, sont intervenues l’entreprise SGC pour l’implantation de berlinoises profondes (fers à 12 mètres), de cloutages des murs de soutènement des voieries situées plus de 4 mètres au dessus du terrain et l’entreprise Keller pour les reprises en sous œuvre de ces murs par la technique de jet-grouting. C’est un procédé très technique d’injection de coulis béton sous les murs sans destruction des couches de fouilles archéologiques.
Photo : INRAP
Les intervenants travaillent simultanément sur le chantier en toute sécurité et en optimisant le temps et les ressources. Ainsi, ils permettent de garantir la libération en temps et en heure du terrain pour que le promoteur puisse assurer son délai de livraison finale. La collaboration va plus loin encore. Le constructeur et l’Inrap ont travaillé sur une exposition qui permettra aux écoliers abordant la chrétienté dans leurs programmes, et dont les établissements sont situés dans un environnement proche, de découvrir l’histoire de la chrétienté de leur commune à travers la présentation de quelques sépultures.
« Faire parler les morts »
S’il est avéré que la chrétienté s’est lentement développée entre le Ier et le VIème siècle de notre ère, les chercheurs s’interrogent encore sur son arrivée en Gaule et son développement. Tout témoignage du passé se révèle donc être d’une importance majeure. Les fouilles engagées par l’Inrap entre les deux églises paléochrétiennes de Saint-Irénée et de Saint-Just, près de la colline de Fourvière, ont permis de mettre à jour une nécropole chrétienne des IV-VIIème siècles composée de sépultures de différentes natures. Le résultat de ces fouilles va être évacué et transporté par l’Inrap qui effectuera en laboratoire des analyses complémentaires permettant ensuite aux historiens de disposer d’éléments d’informations nouveaux. Ce travail d’archéo-anthropologie étudie le squelette humain en relation avec l’architecture de la tombe pour déterminer le type de sépulture, la chronologie de la tombe, mais aussi les caractéristiques biologiques de l’individu inhumé (sexe, âge, stature, pathologie).
Les fouilles dureront jusqu’à la fin de l’année 2015. La première tranche des travaux de construction quant à elle sera terminée en 2017.
