La croix du chevet, dessinée par Viollet-le-Duc, est un chef-d’œuvre de ferronnerie richement orné d’une envergure de 12 mètres de hauteur pour un poids d’1,5 tonne. Elle est ancrée à une quarantaine de mètres du sol, au sommet de l’abside de la charpente du chœur. La restitution de la couverture et des ornements de toiture du chœur, incluant les crêtes de faîtage en cours de réalisation en atelier, a été confiée par l’établissement public, en lien étroit avec les architectes en chef des monuments historiques, maîtres d’œuvre, au groupement d’entreprises formé par UTB (Seine-Saint-Denis), mandataire, Balas (Hauts-de-Seine), Bourgeois (Ain) et Coanus (Marne). L’achèvement de la restauration de la croix du chevet et son retour prochain en haut de la charpente du chœur, comme la réalisation et la mise en place des crêtes de faîtage, constituent des jalons importants et symboliques en vue de la réouverture de la cathédrale, programmée en décembre 2024. À partir d’une réplique en bois de la tête de l’abside de la charpente, les ferronniers ont redressé et ajusté l’ensemble des fers qui « enracinent » la croix dans la charpente et conditionnent sa stabilité, afin de les faire correspondre à nouveau à la charpente restaurée. Riches de leur savoir-faire en repoussage et martelage du métal, ils ont également restauré les feuillages et g relots qui composent la tête de croix. Parallèlement à cette restauration, les ornemanistes ont travaillé à la restitution des ornements en plomb de la croix, dont le dragon entourant le pied du mât de la croix. Cette restauration mobilise une grande diversité de techniques de mise en forme (forge, martelage, repoussage, tournage, embouti) appliquées à la grande variété des métaux (acier, plomb, laiton, cuivre) qui composent la croix du chevet. Après avoir reçu ses dorures, la croix du chevet sera acheminée vers la cathédrale et remplacera dans les prochaines semaines le bouquet posé par les charpentiers le 12 janvier dernier pour marquer la fin de la reconstruction de la charpente du chœur. En parallèle, les crêtes de faîtage du chœur sont en cours de réalisation en atelier. Chacune de ces crêtes est composée d’un fleuron d’une dimension d’un mètre sur plus d’un mètre dix de large pour un poids de près de 370 kg et d’un épi. Ces pièces, coulées monolithiques, ont nécessité la combinaison inédite du savoir-faire des couvreurs-ornemanistes du groupement et de l’expertise des ingénieurs de la fonderie Lemer (Loire-Atlantique), ainsi que de leur outil de production. À partir d’un modèle original, la fonderie a déployé des techniques de pointe (modélisation 3D, prototypage, usinage) pour la conception et la réalisation de moules sur mesure. Les pièces ainsi coulées sont ensuite travaillées par les ornemanistes afin de reproduire toute la finesse du dessin original de Viollet-le-Duc. Elles seront progressivement mises en œuvre à leur emplacement final, sur le toit de la cathédrale.