Une équipe de l’Inrap, missionnée par la Ville de Vannes, vient de mettre au jour les vestiges du château de l’Hermine, construit par le duc de Bretagne Jean IV à partir des années 1380. Sous un épais remblais de 2,5 à 4 mètres, les archéologues ont mis au jour, de manière inattendue, le rez-de-chaussée d’un imposant bâtiment qu’ils ont dégagé sur un mètre d’élévation et qui correspond au logis ducal. Un passage central relie la porte nord, ménagée dans la façade côté ville, à une autre porte encadrée de deux grosses tours assises sur le rempart de la ville et identifiées sur les plans anciens, donnant sur la douve extérieure. L’ensemble présente un plan en « logis-porche » semblable à celui du château de Suscinio (Morbihan), demeure de plaisance des Ducs de Bretagne. Ce modèle se répand à partir de la seconde moitié du XIVe siècle. L’espace résidentiel se développe en partie au-dessus du passage jusque dans les tours, dans une architecture qui combine des fonctions résidentielles (cheminées, latrines…) et défensives. La fouille a révélé peu à peu le plan du rez-de-chaussée : le logis ducal, long de 42 mètres et large de 17 mètres (hors-œuvre), est doté de murs d’une épaisseur exceptionnelle, atteignant 5,60 mètres. Directement bordé par une douve, il est flanqué à l’est de ce que l’on peut appeler une « tour carrée ».
Photo : Escarpe du logis bordée par sa douve. © Rozenn Battais, Inrap
Aménagement : Ville de Vannes
Contrôle scientifique : Service régional de l’archéologie (Drac Bretagne)
Recherche archéologique : Inrap
Responsable scientifique : Rozenn Battais, Inrap
Directeur adjoint scientifique et technique : Michel Baillieu, Inrap