Après quatre heures de lutte intense contre l’incendie qui s’est déclaré dans la charpente de la cathédrale Notre-Dame de Paris, les sapeurs pompiers ont réussi à préserver la structure de l’édifice. Le Président de la République, Emmanuel Macron, a annoncé sa restauration, « tous ensemble », ainsi qu’une souscription nationale.
L’incendie s’est déclenché vers 18 h 50, ce 15 avril 2019, dans les combles de la cathédrale Notre-Dame de Paris, au niveau des travaux de restauration qui étaient en cours. La charpente historique a commencé par brûler, la flèche s’est effondrée peu avant 20 heures sur les voûtes en pierre. Plus de 400 sapeurs pompiers de Paris ont été mobilisés, avec 18 lances à eau. Ils ont fini par maîtriser l’incendie peu avant 23 heures, préservant ainsi la structure et les deux tours.
La flèche détruite était en cours de restauration
La flèche de la cathédrale, entourée d’un immense échafaudage, faisait l’objet d’importants travaux de restauration lancés en 2018. Il s’agissait de déposer les 230 tonnes de sa couverture en plomb, trouée par endroits. La charpente en chêne devait ensuite faire l’objet d’un diagnostic complet. Fort heureusement, les seize statues de cuivre, de 3 m de haut et de 250 kg, qui l’entouraient avaient été démontées la semaine passée pour être restaurées dans un atelier.
La cathédrale et sa flèche avaient fait l’objet d’une campagne de restauration à partir de 1843, après que Victor Hugo se soit ému de l’état du monument. Viollet-le-Duc avait voulu rendre une cohérence stylistique à la flèche, pas toujours avérée d’un point de vue historique, même s’il s’était appuyé sur l’étude des archives et le résultat de fouilles. Il l’avait restauré après qu’elle eut été démontée au XVIIIe siècle car elle menaçait de s’effondrer. Il avait également reconstitué la galerie des rois disparue à la révolution. (source BNF)
Élévation et plans de la flèche de Notre-Dame de Paris par Viollet-le-Duc
Eugène Viollet-le-Duc – Dictionnaire raisonné de l’architecture française du XIe au XVIe siècle. 1866 – BNF
La « forêt », charpente historique a brûlé
La charpente en chêne, de plus de 100 m de longueur, de 13 m de largeur dans la nef, de 40 m dans le transept sur 10 m de hauteur, a été détruite. La partie la plus ancienne était constituée de chênes abattus entre 1160 et 1170. Elle était appelée « la forêt » en raison de grand nombre de poutres qui la composaient, chaque poutre provenant d’un arbre différent, un total de 1300 chênes avaient été nécessaires à sa conception. Elle était composée de bois de moyenne section, plus légers, qui avaient permis la construction d’un toit ayant une pente à 55°. La charpente des transepts et de la flèche, elle, datait de la restauration par Viollet-le-Duc, au XVIIIe. La couverture en plomb s’est effondrée. Le métal ayant un point de fusion à 327°, il est fort probable qu’après refroidissement, une gangue de plomb recouvre une partie du plafond en pierres de Notre-Dame.
Il faudra probablement des dizaines d’années pour reconstruire la cathédrale, trouver les chênes nécessaires à la restauration de la charpente sera un challenge que la forêt et les scieurs français devront relever.
La Fondation du patrimoine a immédiatement décidé de lancer une collecte nationale pour la reconstruction de Notre-Dame de Paris sur son site internet. Faisant écho à l’ampleur du drame, la collecte démarre très fort puisqu’à quelques heures de la catastrophe, le site de la fondation est très difficilement accessible. https://www.fondation-patrimoine.org/les-projets/sauvons-notre-dame-de-paris
La Métropole du Grand Paris se mobilise pour la reconstruction de Notre-Dame de Paris
Le Président de la Métropole du Grand Paris, Patrick OLLIER, a lancé une mobilisation auprès des 131 maires de la Métropole du Grand Paris suite au dramatique incendie qui a touché la nuit dernière Notre-Dame de Paris.
« Quelles que soient nos convictions religieuses, Notre-Dame de Paris fait partie du patrimoine national et la Métropole du Grand Paris se devait de prendre une initiative pour coordonner, dans le cadre d’une souscription, l’action des communes de son périmètre » a déclaré Patrick OLLIER.
Les dons pourraient être centralisés par la Métropole à partir des délibérations que prendraient les conseils municipaux, témoignant par là-même de la solidarité de la Métropole du Grand Paris et de ses communes pour venir en aide et sauver la cathédrale Notre-Dame.
Photos : Anna Ader