Une équipe d’archéologues de l’Inrap fouille actuellement une nécropole qui s’étend sur un hectare à Aleria-Lamajone en Haute-Corse. Parmi l’enchevêtrement de sépultures, ils viennent de mettre au jour une tombe étrusque en hypogée, une chambre funéraire souterraine, généralement destinée à des personnages de haut rang. Ce modèle de tombe à chambre avec un couloir n’a pas été mis au jour en France depuis plus de quarante ans.
Une volée de marches débouche sur un couloir de 6 mètres de long, donnant accès à la chambre funéraire. À plus de deux mètres de profondeur, celle-ci est encore intacte, obturée par un amas d’argile, de tessons, de cailloux et de charbons. Les archéologues émettent l’hypothèse que ce scellement a été ouvert puis colmaté à plusieurs reprises, afin de déposer dans la chambre de nouvelles offrandes, voire de nouveaux défunts. La position de l’hypogée au sein de la nécropole a nécessité de fouiller au préalable les sépultures contigües. L’effondrement naturel du plafond et le colmatage de la chambre au fur et à mesure du temps, ont contraint l’équipe de l’Inrap à la fouiller depuis son sommet. La fouille de ce caveau rectangulaire d’un mètre carré a livré plusieurs artefacts dont trois coupes à vernis noir et l’anse d’une probable œnochoé. Deux skyphoi, sorte de gobelets à grandes anses, ont été découverts à proximité du crâne d’un individu. Tous ces vestiges sont actuellement au-dessus du niveau de sol de l’escalier. Le mobilier permet d’attribuer cette sépulture au IVe siècle avant notre ère, mais la poursuite de la fouille et les études à venir répondront aux questions encore en suspens.
Aménagement : Vanessa Lorenzi et Anthony Biancardini
Contrôle scientifique : Service régional de l’archéologie (Drac de Corse)
Recherche archéologique : Inrap
Responsable scientifique : Laurent Vidal, Inrap
Photo : Tombe étrusque, avec, au premier plan, les marches et le couloir conduisant à la chambre funéraire initialement creusée dans la roche. © Denis Gliksman, Inrap