A Rennes, une fouille de l’Inrap, prescrite par la Drac Bretagne sur une surface de 7500 m2 en cœur de ville, offre l’opportunité d’étudier l’évolution d’un quartier antique dans un secteur jusqu’alors archéologiquement méconnu : la partie nord de Condate (Rennes), fondée vers 10 avant notre ère. Du Ier au IIIe siècle, le secteur est intégré à la ville romaine, alors en pleine expansion. Á partir du IVe siècle, la physionomie du quartier change et une vaste nécropole s’installe peu à peu. Quinze archéologues de l’Inrap travaillent sur le terrain jusqu’en avril 2017 à démêler les fils de cette histoire, avant de poursuivre les études complémentaires au centre de recherches de Cesson-Sévigné.
Des édifices, de taille et d’architecture diverses, se succèdent le long des rues et témoignent de l’évolution du quartier jusqu’au IIIe siècle au moins. Ainsi, au sud de la fouille, les constructions sont réalisées en matériaux périssables. Les élévations en torchis reposent sur des poutres en bois, elles-mêmes installées sur des murets de pierres enterrés afin de les protéger des remontées d’humidité. En revanche, à l’angle nord-ouest du site, la fouille a livré les vestiges d’un édifice de statut plus élevé, certainement la domus d’un riche notable rennais. Elle disposait de plusieurs cours, de sols en béton, d’au moins une pièce avec un système d’hypocauste. Enfin ses murs, réalisés en blocs de schiste sont montés au mortier de chaux. Le secteur décline sans doute à partir de la fin du IIIe siècle de notre ère, ou au début du siècle suivant. Certaines constructions, comme les murs de clôture, sont démontées afin d’en récupérer les matériaux. D’autres, comme la domus, semblent perdurer un peu plus longtemps. Au début du IVe siècle s’installe une nécropole qui est en partie conservée dans l’emprise de la fouille.
Fouille en cours d’une salle à hypocauste (système de chauffage par le sol) de la domus.
© Nicolas Ménez, Inrap
Vue globale : © Olivier Laurent, Inrap