Jacques CHANUT, Président de la FFB vient de donner les éléments de conjoncture de la filière bâtiment en ce milieu 2015. Le début de l’année ressort comme une période particulièrement difficile mais paradoxalement, la fin 2015 et le début 2016 s’avèrent bien mieux orientés.
Cette première moitié 2015 conjugue poursuite de la baisse d’activité, chute de l’emploi et augmentation des défaillances d’entreprises. Du côté du logement neuf, en glissement annuel sur cinq mois à fin mai 2015 (janvier-mai 2015 / janvier-mai 2014), les logements autorisés et commencés se replient respectivement de 8,2 % et 6,1 %. En rythme annuel, les ouvertures de chantier ressortent ainsi à un peu plus de 333 000 unités. Du côté du non-résidentiel neuf, la tendance globale s’affiche toujours en net recul. De fait, hors hôtellerie et locaux agricoles, les glissements annuels sur cinq mois à fin mai 2015 s’établissent respectivement à 13,2 % et 10,5 % pour les surfaces de plancher autorisées et commencées. Tous les segments participent de cette chute, singulièrement la commande publique. Quant au marché de l’amélioration-entretien, la tendance reste, pour l’heure, baissière. En termes d’emploi, le premier trimestre affiche le plus mauvais score enregistré depuis l’entrée dans la Grande récession de 2008, avec 51 500 postes de travail en moins (4,3 %) qu’au premier trimestre 2014, y compris intérim en équivalent-emplois à temps plein. Et les défaillances d’entreprises ont fait un bond de 10 % sur la même période, concentré sur de petites structures (1 à 3 salariés).
Plusieurs facteurs laissent espérer une amélioration de la situation à l’horizon du quatrième trimestre 2015 ou du début 2016. En matière de logement neuf, le dynamisme du crédit immobilier, comme des ventes des Cmistes ou des promoteurs (+14 % en glissement annuel sur le premier trimestre), devrait conduire à une hausse des permis et mises en chantier d’ici l’entrée dans l’hiver. Pour le non-résidentiel neuf, la vigueur du crédit à l’investissement, mais aussi le redressement des intentions d’investir des industriels s’avèrent de bon augure, même s’il ne faut guère espérer d’impact réel pour le bâtiment avant 2016.
Jacques CHANUT rappelle plusieurs pistes pour appuyer la reprise à venir :
- La FFB réitère son souhait qu’un nouvel effort soit engagé en matière de différés pour le PTZ+. De fait, le PTZ+ finance majoritairement des opérations de primo-accession dans l’individuel, soit le segment susceptible de repartir le plus vite, comme l’avait déjà démontré la sortie de la crise des années 1990.
- Sur la transition énergétique, la réponse du gouvernement sur les conditions de mise en œuvre du RGE est attendue, d’une part au titre des simplifications promises, d’autre part de la nécessité d’un traitement équitable entre entreprises du Bâtiment, qu’il y ait on non intervention d’une GSB. Cela concerne en particulier les problèmes de sous-traitance.
- La FFB réitère aussi sa demande de mise en place rapide du financement de la rénovation énergétique des équipements publics par le Plan Juncker. L’annonce en a été faite voilà plus de six mois. Or, le redressement de l’investissement public local, notamment par ce truchement, est urgent.
En ce qui concerne la santé et le fonctionnement des entreprises : “Participer à la reprise signifiera d’être en capacité de mobiliser de la trésorerie supplémentaire pour réaliser les études préalables, acquérir les matériaux et honorer les frais de personnel. Cela ne sera possible et tenable que si les entreprises obtiennent les financements nécessaires auprès des banques, ce qui supposera d’aller voir son banquier avec un plan de développement et un plan de trésorerie clair sur le moyen terme. Cela impliquera aussi une offre adaptée au financement du BFR (Besoin en fonds de roulement) du côté des banques. Dans le même temps, un effort complémentaire doit d’ores et déjà être engagé afin de limiter le besoin de lignes de crédit supplémentaire. Il consiste à renforcer le suivi des règlements clients pour qu’ils interviennent au plus vite, dans un délai a minima identique à ceux de règlement de nos fournisseurs.”
Source : FFB