Chargé de rédiger un avis sur le programme gendarmerie nationale du projet de loi de finances 2013, Daniel Boisserie, député socialiste de la Haute-Vienne a constaté à quel point la question immobilière était devenue préoccupante. L’état parfois très dégradé du casernement pose désormais des problèmes en termes de sécurité. Le logement est un élément clé dans le fonctionnement de la gendarmerie. La disponibilité des gendarmes est permise par leur statut militaire et par leur obligation statutaire d’occuper un logement par nécessité absolue de service.
La gendarmerie occupe 3 923 casernes dont 694 domaniales. Le parc comprend 76 105 logements dont 31 807 (42 %) sur les emprises domaniales. Les 3 229 autres casernes sont locatives et appartiennent à des collectivités territoriales ou des partenaires privés. Pour compléter le parc de logements en caserne, 9 223 logements individuels sont pris à bail hors caserne. Grâce à l’effort consenti par les collectivités locales, le parc locatif a bénéficié d’un effort de construction et de rénovation significatifs depuis une dizaine d’années. Cependant, faute de crédits, et malgré le recours à des financements innovants, le parc domanial n’a cessé de se dégrader : le parc de logements a 39 ans de moyenne d’âge ; celui des locaux de service 50 ans. Une centaine de casernes domaniales exigeraient des interventions urgentes (dont certaines des mises aux normes en matière de sécurité – électricité, incendie, ascenseurs…).
Des études convergentes conduites par des bureaux d’études civils mettent en évidence un besoin de 200 millions d’euros pour des constructions de casernes ou des réhabilitations lourdes et de 100 millions d’euros pour la maintenance lourde. Or, les crédits d’investissement immobiliers ont été réduits de moitié entre 2007 (195 millions d’euros) et 2012 (98 millions d’euros).