Un ensemble de peintures murales vient d’être découvert dans l’église d’Ourjout (XIe – XIIe et XVIIe – XVIIIe siècles) située à Les Bordes-sur-Lez, dans le Couserans.
La mise au jour de ces peintures a eu lieu lors de la restauration du maître-autel de l’église, sous le contrôle scientifique et technique de la Direction régionale des affaires culturelles (Drac). En effet, l’état du grand retable en bois du XVIIIe siècle, classé au titre des monuments historiques, nécessitait la dépose de quelques panneaux. Cette opération a permis de découvrir les premiers éléments de peintures situés derrière et jusqu’alors masqués par celui-ci. La Drac a alors souhaité la poursuite du dégagement et la mise au jour complète de ces peintures.
Dans l’abside de l’église sont conservées les représentations de cinq apôtres en pied, placés sous des arcades, reconnaissables, pour la plupart, à leurs attributs et identifiés par leur nom : Pierre, André, Jacques, Barthélemy. Au registre médian, des médaillons renferment les symboles représentant cinq signes du zodiaque : le lion, le scorpion, le cancer, la balance et, sans doute, le capricorne. Au registre inférieur prend place un décor ornemental qui pourrait figurer une draperie. Ces peintures sont situées dans la partie la plus ancienne de l’édifice. Par leur style et leur iconographie, elles se rapprochent d’œuvres du début du XIIe siècle et sont comparables, en de nombreux points, aux peintures monumentales des églises catalanes réalisées par le « Maître de Tahull ». Les décors peints d’Ourjout ont l’avantage d’être parvenus jusqu’à nous dans un bon état de conservation. Seules les modifications postérieures de l’abside ont partiellement amputé le décor. Cette œuvre prend désormais place dans le corpus restreint des peintures monumentales romanes dont le département de l’Ariège conserve déjà de précieux exemples.
La Drac a proposé à la commune d’engager une étude historique et un diagnostic complet de l’édifice. Afin de préserver les décors et de faciliter les travaux de conservation préventive, l’église reste, jusqu’à nouvel ordre, fermée à la visite.