Frédéric Mitterrand; ministre de la Culture et de la Communication, Christian Noyer, gouverneur de la Banque de France et Bertrand du Vignaud, président du World Monuments Fund (WMF) Europe ont signé un protocole d’accord qui permettra la restauration et l’installation aux Archives Nationales de l’ensemble des décors qui provient à l’origine de l’Hôtel de la Chancellerie d’Orléans, également dit hôtel d’Argenson. Construit dans les toutes premières années du 18e siècle par l’architecte Germain Boffrand à la demande du Régent Philippe d’Orléans, cet hôtel, classé monument historique en 1914, devient la propriété de la Banque de France. Celle-ci obtiendra l’autorisation de le démolir en 1923 à la condition d’en démonter les décors et d’en favoriser la restauration à terme, après convention entre elle et la Ville de Paris. Depuis cette date, la Banque de France a précieusement conservé dans ses dépôts d’Asnières les plus beaux éléments décoratifs de cet hôtel. Avec l’accord de la Banque de France, le World Monuments Fund procède à partir de 2000 à un inventaire scientifique de l’ensemble des décors. Après une série d’études, l’Hôtel de Rohan-Strasbourg, partie intégrante du siège historique des Archives nationales, ministère de la Culture et de la Communication, est désigné comme lieu idéal – hauteur sous plafond, disposition des pièces entre cour et jardin, époque, histoire et style de l’hôtel pour accueillir ces boiseries. Parmi les éléments en boiseries significatifs de la Chancellerie, on peut citer ainsi le plafond du grand salon représentant « Le Triomphe de l’Amour sur les Dieux », de la main du peintre Antoine Coypel, datant de 1706-1708 ; le plafond du petit salon du sud, devenu chambre à coucher sous Wailly, représentant le « Lever de l’Aurore », de Louis Durameau (1733-1796) ; le plafond de la pièce du nord sur la rue de Valois, devenu salle à manger sous Wailly, représentant « Jupiter et Hébé », de Jean-Jacques Lagrenée (1739-1821), etc. L’installation des décors de la Chancellerie d’Orléans dans l’Hôtel de Rohan-Strasbourg s’inscrit dans le cadre d’un programme pluriannuel de restauration souhaité par le Ministre de la Culture et de la Communication pour le quadrilatère des Archives nationales en parallèle de la construction à Pierrefitte-sur-Seine du nouveau bâtiment des Archives nationales (architecte Massimiliano Fuksas) qui sera le plus grand et le plus moderne d’Europe. Avec l’installation dans l’Hôtel de Rohan de ces décors exceptionnels, c’est aussi le caractère patrimonial et historique du site parisien des Archives nationales qui est remis en valeur. L’hôtel de Rohan, comme aujourd’hui son contemporain l’hôtel de Soubise, sera ouvert au public à l’issue de cette restauration. Tous deux formeront, au coeur de Paris, un ensemble palatial du 18e siècle de tout premier ordre.