Depuis le 17 mars, 80 % des entreprises artisanales du bâtiment sont à l’arrêt, 17 % ont maintenu une activité réduite n’exposant pas les salariés aux risques sanitaires et 3 % poursuivent une activité quasi-normale pour les interventions d’urgence selon la dernière note de conjoncture de la Capeb . Pour les entreprises du bâtiment, la principale raison de cet arrêt des chantiers s’explique par le refus des clients particuliers (71 %) et des clients professionnels, publics ou privés (45 %) de continuer les travaux. Pour 46 % des chefs d’entreprises, la baisse d’activité s’explique également par la volonté de protéger leurs salariés. Enfin, les difficultés d’approvisionnement en produits et matériaux par les fournisseurs font également parties des critères mis en avant par 39 % des chefs d’entreprise. Un chiffre corroboré par les chefs d’entreprises ayant poursuivi leur activité et qui déclarent pour 84 % d’entre eux éprouver des difficultés à obtenir les matériaux nécessaires.
L’activité est en net recul de 12 % et concerne l’ensemble des entreprises artisanales, quelle que soit leur taille. Les entreprises employant 10 à 20 salariés ont subi une perte de croissance de 13 % et celles de moins de 10 salariés sont concernées par une baisse de de 12 %. La construction neuve, avec 14 % de baisse par rapport au 1T2019, est la plus touchée. Une situation provoquée en partie par l’arrêt soudain des chantiers après un essoufflement régulier de l’activité chaque trimestre depuis 2016. Les permis de construire affichent un recul de 1,6 % au cours des 12 derniers mois (de février 2019 à janvier 2020 par rapport à la même période de l’année précédente), soit 451 500 autorisations au total. De son côté, le nombre de logements commencés, cumulés sur douze mois (de février 2019 à janvier 2020), a reculé de 1,2 % (par rapport à la même période l’année précédente), soit 409 200 logements commencés.
L’activité en entretien-rénovation est également affectée par la baisse d’activité de – 10,5 % par rapport au T12019. Le volume des travaux d’Amélioration de Performance Energétique du Logement (APEL) est également concerné par ce net recul et fait face à une baisse de – 8,5 %, contre 1,5 % de croissance au trimestre précédent.
Le solde d’opinions concernant la trésorerie s’établit à – 29 points (contre – 11,5 points pour la moyenne de long terme).
Pour Patrick Liébus, président de la CAPEB, « Il est essentiel que les entreprises puissent bénéficier d’aides spécifiques pour couvrir, au moins une partie des surcoûts découlant de la mise en œuvre de règles sanitaires (le transport des salariés, la réorganisation des chantiers, la gestion de la co/activité, le réaménagement des bases de vie, des vestiaires, des sanitaires sur site, la désinfection des surfaces, la gestion des déchets, et bien évidemment la fourniture des équipements de protection nécessaires), alors qu’il est bien souvent impossible de répercuter ces surcoûts aux clients notamment lorsqu’il s’agit de particuliers. »
Graphique : au cours du premier trimestre 2020, l’activité de l’artisanat du bâtiment recule de 12 % par rapport au même trimestre de l’année précédente. (Capeb)