Refonte et d’extension du musée d’art et d’histoire du Judaïsme

Ouvert en 1998, à l’initiative conjointe du ministère de la Culture, de la Ville de Paris et des institutions du Judaïsme, le musée d’art et d’histoire de Judaïsme (mahJ) a pris une place importante dans le paysage des institutions muséales françaises. La qualité de sa collection, sa politique d’expositions temporaires, une offre de médiation très large, une riche programmation dans son auditorium permettent au public de découvrir l’universalité des productions artistiques et culturelles issues du judaïsme. « Musée de France » installé dans l’hôtel de Saint-Aignan, conçu par Pierre Le Muet (1591-1669), chef-d’œuvre d’architecture du XVIIe siècle mis à disposition par la Ville de Paris, le mahJ est aujourd’hui présidé par Mme Dominique Schnapper, sociologue, membre honoraire du Conseil constitutionnel, et dirigé par Paul Salmona.

Après deux décennies ayant permis d’accueillir plus de deux millions de visiteurs, le mahJ s’est engagé, avec le soutien du ministère de la Culture et de la Ville de Paris, dans une ambitieuse redéfinition de son parcours muséographique fondée sur un nouveau projet scientifique et culturel approuvé en 2016.

Ce projet permettra de renforcer les points forts de cette institution originale dévolue au judaïsme comme fait de civilisation et ainsi de montrer l’ancrage très ancien des juifs en France, remontant à l’Antiquité dans certaines régions ; de faire connaître le processus républicain d’émancipation et d’intégration des juifs dans la nation ; de mettre en valeur l’originalité du franco-judaïsme depuis le XIXe siècle ; d’accorder une place accrue au judaïsme du bassin méditerranéen, en particulier maghrébin et levantin ; d’évoquer l’arrivée massive des juifs d’Afrique du Nord dans les années 1960 ; et de rendre compte de la vitalité du judaïsme dans la France d’aujourd’hui.

Il permettra de magnifier une collection unique en Europe par sa richesse et son caractère international (France, Italie, Europe centrale et orientale, Maghreb, Levant…) et parmi les plus belles au monde ; de présenter une remarquable collection contemporaine dans un cadre mieux adapté ; et de rendre les œuvres plus accessibles grâce aux technologies les plus récentes.

Il s’accompagnera d’une extension des espaces de l’hôtel de Saint-Aignan visant à augmenter les surfaces dévolues à la collection permanente et aux expositions temporaires, ainsi que celles des réserves muséales. Ce projet est à l’étude par la Ville de Paris, propriétaire de cet édifice classé au titre des Monuments Historiques et situé dans le secteur sauvegardé du Marais, afin de déterminer les contours de cette opération qui sera financée par les pouvoirs publics ainsi que par des soutiens privés et devrait être achevée à horizon 2026.

Photo : Musée d’art et d’histoire du Judaïsme